Éco-conception de la médiathèque Jean Quarré, Paris 19e

Programme : Réhabilitation de la médiathèque Jean Quarré
Localisation : Place des fêtes, Paris 19e
Maître d’ouvrage : Ville de Paris
Concours : 2019
Surface bâtie : 5000 m²
Montant des travaux : 14 M€

Architecte mandataire : Méandre etc’
Architecte et paysagiste : Landfabrik
Réemploi : R-Use
Structure : Gaujard technologie
BET environnement : Switch
Economiste & Bim : Adatt
Accompagnateur BDF: Ailter

  • Structure bois poteaux et poutres,
  • Bardage bois
  • Isolation ultra-performante en botte de paille,

« Eco-conception et réalisation d’une médiathèque à faible impact environnemental »

 

Par son architecture et son jardin, par les fonctions abritées et leurs liaisons, le projet « Jean Quarré » est une halte près de la Place des
Fêtes, un jardin calme et ouvert où se poser.  La médiathèque Jean Quarré sera implantée dans ce jardin verdoyant, apportant ombre et fraîcheur. Elle offrira des espaces de lecture extérieurs incitant les passants à entrer par curiosité dans la médiathèque, et à découvrir cette offre culturelle. Le jardin est conçu de manière unitaire pour élargir l’espace.  Retrouver un rapport au sol est primordial dans un contexte urbain dense et dominé par le minéral. Cette envie participe aussi de la volonté d’offrir un écrin de nature aux habitants de l’arrondissement, un lieu d’immersion, de détente, une étape avant d’accéder aux équipements. S’appuyant sur les qualités de l’existant, les espaces prennent de l’ampleur pour plus de confort . Cet aménagement s’inscrit dans la trame verte comme refuge de biodiversité et dans la stratégie de résilience de la ville comme ilot de fraicheur.
Le jardin englobe la rue Jean Quarré actuellement linéaire. Il unifie et élargit le site par son dessin. Il permet un parcours piétons entre la rue
du Docteur Potain et la Place des Fêtes en restituant la topographie. La pente du sol est travaillée par un jeu de gradins et d’escaliers pour
aller du jardin bas au jardin haut.
Ce sol relie les différents programmes et fonctions : la médiathèque proprement dite dans le bâtiment A, la halte des réfugiés dans le
bâtiment B, la salle polyvalente et le coworking à l’intersection des deux. Le sol se creuse à l’intérieur pour offrir des creux où se lover
pour lire ou écouter des contes dans le patio de la médiathèque. Le paysage est en évolution.

Le projet se veut exemplaire et converge vers une démarche écologique inspirée du scénario Négawatt et des accords de Paris :

– Surélever plutôt qu’étaler pour préserver la pleine terre, l’infiltration de l’eau de pluie, la biodiversité.
– Réutiliser les bâtiments existants en les transformant astucieusement sans bouleversement de leur équilibre
structurel.
– Réemployer les éléments sur place : éléments bétons pour les sols et mobiliers du jardin, menuiseries récupérées sur place ou sur un chantier voisin pour la façade signal, pour les bardages, bois et paille locaux. Se donner une limite de périmètre d’approvisionnement (rayon de 50 km ?)
– Planter de jeunes arbres pour la captation de CO2 et la régulation thermique
– Utiliser du bois d’oeuvre pour stocker le CO2
– Construire avant tout une enveloppe très performante, privilégier le passif en la couplant avec la masse thermique intérieure et des systèmes de rafraichissement nocturne, de ventilation traversante pour créer des brises rafraichissantes en cas de canicules.
– Rafraichir sans climatisation active avec des protections solaires extérieures, la végétalisation, la brumisation.
– Tirer parti du patio comme outil de régulation thermique avec un lanterneau isolant apportant de la lumière mais pas de surchauffe (surtout pas une verrière provoquant l’effet de serre et rendant insupportable les espaces en dessous sauf à les climatiser à outrance.
– Simplifier le fonctionnement thermique des bâtiments pour que les usagers puissent contrôler l’ambiance thermique et la qualité de l’air notamment avec les fluctuations d’effectifs.
– Utiliser des systèmes décentralisés proche des postes de lecture ou de travail et ne pas déployer des conduits au travers du bâti.
– Préférer des systèmes manuels simples qui fonctionnent même en cas de rupture énergétique, pour une ville résiliente.